« L’eau n’est pas une marchandise, mais l’essence même de l’existence humaine »

Lors de la dernière BlueArk Conférence, Peter Brabeck, ancien CEO de Nestlé, a souligné l’importance cruciale de l’eau pour l’humanité. Il a mis en lumière les défis actuels liés à la gestion de cette ressource vitale, en insistant sur la nécessité de changer notre perception et nos pratiques pour assurer un avenir durable. Il a rappelé que l’eau, bien que souvent considérée comme acquise, est en réalité une ressource limitée et précieuse qui doit être protégée et utilisée de manière responsable.

Le 21 novembre dernier, Peter Brabeck a pris la parole devant 320 spécialistes de l’eau réunis à l’Espace Saint-Marc du Châble pour la 5e BlueArk Conférence. Cette conférence, qui se tient chaque année, réunit des experts pour discuter des défis et des solutions liés à la gestion de l’eau. Peter Brabeck a apporté une perspective unique, enrichie par son expérience à la tête d’une des plus grandes entreprises mondiales dans le domaine de l’alimentation et des boissons.

« L’eau n’est pas une marchandise, mais l’essence même de l’existence humaine », a souligné Peter Brabeck. Présente sur Terre depuis 4,4 milliards d’années, l’eau est en effet essentielle d’autant que même nos cerveaux et nos cœurs sont constitués d’au moins 73% d’eau ».

Plus de 20'000 litres d’eau par jour

Depuis l’anthropocène, l’homme est devenu le principal agent de transformation des paysages et du climat. Et l’eau est cruciale dans ce contexte, pour la consommation des ménages, l’agriculture et l’industrie.  « En principe, 50 litres d’eau par personne par jour sont nécessaires pour boire et se nettoyer. Cependant, les sociétés avancées consomment entre 500 et 600 litres par jour ». Sans compter que l’agriculture, qui représente 70% de l’utilisation de l’eau, est le secteur le plus dépendant de cette ressource. La consommation d’eau « cachée » dans la production de nourriture peut atteindre jusqu’à 20’000 litres par jour et par personne.

Le risque de manquer d’eau est croissant, en partie dû à la perception erronée que l’or bleu est une ressource inépuisable et toujours disponible. « On part du principe qu’elle tombe du ciel gratuitement. C’est une grave erreur ». La quantité d’eau sur Terre est fixe et l’expansion démographique accroît les besoins, conduisant à une surexploitation des réserves d’eau souterraines et à une réduction des débits des rivières.

« La première préoccupation de l’eau doit commencer sur la production agricole », selon Peter Brabeck. Il s’agit également de prendre en compte que le 40% de la nourriture que l’on produit est jetée. « En diminuant ces pertes, nous pourrions résoudre le problème de l’eau ».
L’ancien CEO de Nestlé a également critiqué l’utilisation de l’eau pour la production de biofuels, qualifiant cela d’« aberration ». Il faut en effet 1’000 à 3’000 litres d’eau pour produire un litre de biocarburant. Le tout pour faire baisser l’impact CO2. « Mais avec quel coût ? Au détriment de l’eau, alors que 2 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à de l’eau potable de bonne qualité. Cette aberration peut être réglée au niveau politique ».

Des solutions locales pour un problème global

L’eau a une valeur écologique, économique et sociale: source de vie, essentielle pour les industries, y compris l’agriculture et la production d’énergie, et fondamentale pour la santé publique. « La véritable valeur de l’eau est complexe, et a un rôle essentiel dans le soutien de la vie ».

Pourtant, malgré son importance et ses multiples valeurs et usages, l’eau fait face à des défis majeurs tels que la rareté, la pollution constante et l’inégalité de la distribution. Peter Brabeck a ainsi appelé à une sensibilisation et une éducation accrues, ainsi qu’à une gestion durable de l’eau, notamment dans l’agriculture. Il a également souligné la nécessité d’investir dans les infrastructures et les technologies, comme la désalinisation, et de promouvoir la coopération entre les États, les entreprises et les ONG. Il est en effet important de travailler localement avec les parties prenantes pour trouver des solutions spécifiques et durables. « Les problèmes de l’eau sont globaux, mais les solutions sont locales », a conclu Peter Brabeck.

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